7 janv. 2015

Contes Magiques P'ou Soung-lin














P'ou Soung-lin (1640-1715)




CONTES MAGIQUES

Traduction de Louis Laloy (1874-1944)
d'après l'ancien texte chinois de l'"Immortel en exil"
L'édition d'art, H. Piazza, Paris, 1925, 216 pages.
  • Introduction : "Le premier auteur de ces contes est un homme de lettres chinois qu'ils ont rendu célèbre. P'ou Soung-lin, surnommé Lieou-sien ou l'Immortel en exil, vivait à l'époque de K'ang-hi, qui concorde à quelques années près avec le règne de Louis XIV. Il est l'auteur de ces contes, comme c'est à Charles ou à Pierre Perrault que nous devons les histoires de Cendrillon, du Chat Botté, de la Belle au bois dormant."
  • "La croyance au surnaturel a toujours existé en Chine. Elle ne s'y rattache pas à une religion révélée, mais à une tradition d'occultisme dont les adeptes de la Voie ou taoïstes ont été d'âge en âge les dépositaires. Le taoïsme est une doctrine essentiellement chinoise au même titre que la morale de Confucius et procède des mêmes principes : l'animisme qui prête une âme à tout ce qui existe, et le dualisme qui explique l'ordre de l'univers par l'action et la réaction de deux forces antagonistes, l'une mâle ou positive, l'autre femelle ou négative... L'auteur de ces contes n'ignore pas le bouddhisme... Sa prédilection pour le taoïsme est manifeste. Les taoïstes qui interviennent en ses récits sont tous dignes d'inspirer le respect ou la terreur... Les esprits des eaux... appartiennent à la tradition de l'animisme chinois. Il en est de même de ces séduisantes créatures qu'on appelle ici des ogresses... Elles joignent des instincts de vampire à des grâces de succubes, et leur forme animale est celle d'un renard... Les revenants..."
  • "Si les éléments de ces récits, comme de tous ceux que P'ou Soung-lin a consignés dans les seize volumes de son ouvrage, sont empruntés à la tradition nationale, la composition en est au plus haut degré originale. L'Immortel en exil se distingue de tous les nouvellistes de sa nation par la vérité des sentiments, la vivacité des couleurs, le pathétique des situations et les vigoureux raccourcis d'un style que les critiques chinois ont comparé, non sans raison, à celui des anciens maîtres de la philosophie et de l'histoire, de Tch'ouang-tze, de Lieh-tze, de Sse-ma Ts'ien et de Pan-kou, qui vivaient aux temps d'Alexandre le Grand ou des premiers Césars."
  • "Pour tenter de donner au lecteur français quelque idée de ces mérites, une traduction littérale ne suffisait pas. Il fallait, dans certains cas, ajouter au texte quelques éclaircissements indispensables dont on a le plus souvent trouvé la substance dans les notes explicatives qui accompagnent l'édition chinoise... Ailleurs, certaines indications géographiques ou administratives pouvaient être supprimées sans inconvénient et même avec avantage, parce qu'elles ne nous apprenaient rien. Parfois, enfin, nos habitudes de raisonnement exigeaient une transition ou une interversion dans l'ordre du récit. C'est ainsi qu'on s'est efforcé d'imiter en français une rapidité savante qui convient éminemment au génie de la langue chinoise. Aussi éloignés que possible des contes arabes et persans comme ceux des Mille et Une Nuits, ceux-ci doivent mériter leur titre de magiques en ce que tout s'y passe comme par enchantement, dans l'étrange facilité et le profond émoi d'un rêve."

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